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Qu’est-ce que la promenade écologique de la Corniche des Forts ?

C’est un projet d’aménagement d’une partie du site de la Corniche des Forts, située dans le département de la Seine-Saint-Denis, à cheval sur les territoires des communes de Romainville, Pantin, Les Lilas et Noisy-le-Sec. Porté et financé par la Région Île-de-France, ce projet prévoit l’ouverture au public, en 2020, de 4,5 hectares d’espaces verts, pour y créer des activités pédagogiques et de loisirs, et la fermeture de 20 hectares de forêt pour préserver une majeure partie du bois existant.

L’objectif principal est la sensibilisation des habitants à l’observation et la préservation de la nature.  L’aménagement est qualifié de promenade car il forme un ruban, avec ponctuellement des espaces plus ouverts, d’abord en frange puis en immersion dans le boisement.

Pourquoi cet endroit est-il si dangereux ?

La partie centrale du site, étendue sur 27 hectares, est une ancienne carrière de gypse, extrait à ciel ouvert et par méthode minière. Utilisé de longue date, le site a connu un important développement après l’acquisition de la propriété du marquis de Noailles, dans les années 1830, par une société d’exploitation minière. Jusqu’à son abandon, dans les années 1950[1]. Le vieillissement des anciennes carrières fragilise le sol qui présente des risques d’effondrement. Pour des raisons de sécurité et afin d’éviter tout accident de personne, l’accès à cette partie du site a été condamné au milieu des années 1950[2]. L’abandon du site a favorisé le retour d’espèces animales et végétales.

[1] https://www.lemonde.fr/cotecourscotesjardins/article/2018/10/07/la-foret-sauvage-de-romainville-bientot-transformee-en-ile-de-loisirs_5366067_5004225.html

[2] http://www.ville-romainville.fr/actualite/506/895-corniche-des-forts-communique-de-presse.htm

Quels sont les aménagements prévus ?

La zone aménagée dans le cadre du projet s’articule autour de 3 espaces principaux créés à la lisière du bois[1] :

  • Une plaine de loisirs, qui proposera des équipements sportifs légers (agrès et mur d’escalade), des jeux pour enfants et des prairies champêtres pour les insectes et un mur en gabion.
  • Un chemin avec une passerelle d’observation conçue comme une immersion dans le bois naturel avec des postes d’observation et des panneaux pédagogiques.
  • Une zone d’éco-pâturage, fermée au public, qui a vocation à limiter l’expansion d’espèces invasives et ainsi permettre le développement de nouvelles espèces végétales.

En dehors ou à l’intérieur de ces trois zones principales, le projet prévoit d’une manière générale :

  • des parcours sportifs et de promenades (course à pied, vélo…), dont 1.3km accessibles aux personnes à mobilité réduite ;
  • des équipements légers de type agrès sportifs et mur d’escalade ;
  • des zones de détente avec trois zones de prairie (1.5 ha) ;
  • des lieux de promenade pour observer la nature ;
  • des jeux pour enfants : balançoires, structure à grimper type araignée, mur d’escalade pour tous les âges ;
  • des équipements attractifs prévus à terme : poney club et accrobranche.

[1] http://www.ville-romainville.fr/1077-corniche-des-forts.htm

Comment la nature a-t-elle été prise en compte dans la conception du projet ?

L’exigence environnementale a été le fil conducteur de l’élaboration du projet dès sa conception par les experts écologues et paysagistes. Plusieurs principes forts témoignent de cette démarche :

  1. Aucune intervention ne sera réalisée dans le cœur du boisement, là où la majorité des espèces protégées a été localisée lors des expertises écologiques.
  2. Les arbres présentant un caractère écologique et paysager ont été identifiés par l’écologue et le paysagiste du projet. Ces arbres seront protégés pendant l’exécution des travaux et ont été intégrés à la conception paysagère du parc. Les bosquets d’arbres remarquables qui présentent un intérêt écologique seront protégés par des ganivelles.
  3. La plantation de nouveaux boisements d’essences diversifiées sur une surface de 7 170 m² sera menée en bordure du boisement existant ainsi que la plantation de bosquets et massifs sur une surface de 1 325 m² permettant un enrichissement de la biodiversité et la reconstitution d’un boisement d’avenir de type chênaie-charmaie. Au total, plus de 4 000 jeunes plants d’arbres (Erables, Charmes, Merisiers, Chênes, Tilleuls) ainsi que plus de 3 000 jeunes plants d’arbustes (Noisetiers, fusains d’Europe, Prunelliers, Eglantiers, Viornes,…) et plus de 120 arbres seront plantés.
  4. Le choix des végétaux plantés et leur diversité est un équilibre entre intérêt paysager et écologique. L’ensemble des espaces plantés feront l’objet d’une gestion différenciée : elle consiste en une typologie d’entretiens adaptée aux particularités écologiques de chaque habitats (prairies, boisements, noues, …) pour encourager leur naturalité et leur richesse biologique selon les usages et les aspects recherchés
  5. Le parc est conçu comme un espace propice à l’observation de la nature et à la sensibilisation aux questions de biodiversité en milieu urbain. Il se développe autour d’une ceinture d’observation telle un parcours initiatique qui monte du sol pour proposer une immersion accessible à tous dans la nature en limitant son emprise sur un sol tourmenté par les anciennes carrières. Cette ceinture sera ponctuée de panneaux d’information sur la faune et la flore du site.
  6. Une superficie, restant inaccessible au public, sera gérée en éco-pâturage pour limiter la propagation des espèces invasives et ainsi permettre le développement de nouvelles espèces végétales.
  7. La passerelle, en limitant ses emprises au sol, est conçue comme une immersion dans le bois naturel existant avec des postes d’observation et des panneaux pédagogiques. Elle permet également de faire le lien entre les équipements structurants.
  8. La plaine de loisirs, qui proposera des équipements sportifs et des jeux pour enfants, intègrera des mesures en faveur de la biodiversité, comme la prairie champêtre pour les insectes et des murs habillés de gabions favorables aux lézards des murailles. La plaine des loisirs rappelle également le passé de la Corniche des Forts, par une mise en valeur des fontis existants, nés des carrières souterraines.

Enfin, l’ensemble des équipements qui seront mis en œuvre fait l’objet d’une attention particulière en termes d’intégration paysagère et environnementale dans ce lieu naturel unique.

Qui va gérer le site ?

L’ensemble du site de la Corniche des Forts est géré par le Syndicat Mixte de la Corniche des Forts, composé d’élus des communes de Romainville, Les Lilas, Pantin et Noisy-le-Sec, de la Région Île de France et du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis[1].

Le projet d’aménagement est quant à lui porté et financé par la Région -de-France.

[1] https://www.est-ensemble.fr/les-elus-dest-ensemble-adoptent-un-voeu-pour-lamenagement-total-de-la-corniche-des-forts

Comment sont organisés les travaux ?

En cohérence avec les objectifs fixés, la Région Île-de-France pilote les travaux à réaliser de manière à préserver la biodiversité du site, tout en garantissant des aménagements de qualité. De nombreuses études ont été menées associant le travail d’un écologue dédié. Les études ont notamment permis de définir les exigences environnementales auxquelles doivent répondre les travaux.

Phasage

  • Etape 1 : travaux de défrichement, pour dégager les espaces nécessaires aux travaux de sécurisation portant sur une emprise de 4,3 hectares, en frange du boisement.
  • Etape 2 : travaux de comblement, pour sécuriser le site en raison des risques d’effondrement liés au passé minier de la Corniche des Forts (anciennes carrières souterraines de gypse de grande ampleur).
  • Etape 3 : travaux d’aménagement, comprenant : réalisation de la passerelle piétonne, aménagement des espaces plantés et des cheminements, installation des agrès sportifs et des jeux pour enfants, etc.

Mesures environnementales générales

Qu’il s’agisse des circulations et du nettoyage des camions de chantier, des matériaux utilisés pour le comblement ou du choix des périodes de défrichement, tout est étudié pour éviter de perturber l’écosystème local :

  1. Un phasage précis des travaux a été défini, limitant les travaux de défrichement hors des périodes de nidification et après la vérification de l’absence de chiroptères dans les arbres à cavités.
  2. Des habitats de substitution sont implantés afin de permettre à la faune de trouver de nouveaux refuges (gîtes à hérisson, gîtes à chiroptères, nichoirs pour les oiseaux).
  3. Des mesures de protection sont mises en œuvre pour protéger la flore patrimoniale identifiée et à conserver pour son intérêt écologique, pour protéger les arbres, présentant un intérêt, identifiés par le paysagiste et l’écologue.

Suivi

Un règlement de chantier particulier a été élaboré. Ce règlement est une pièce contractuelle des marchés de travaux et comporte des mesures de sanctions en cas de non-respect des mesures.

L’écologue accompagne les différentes phases du projet afin de garantir la qualité écologique du projet. Sa mission ne s’arrête donc pas à l’appui pour la conception du projet. Tout au long des travaux, un contrôle exigent des entreprises sera mené et l’amélioration des mesures environnementales sera en permanence recherchée.
À l’issue des travaux, le suivi de la faune et de la flore se poursuivra sur une durée de 20 ans sur la Corniche des Forts.

Combien coûte la réalisation du projet ?

Le coût du projet est estimé à 15 millions d’euros.