Un projet éco-conçu

La parole à Marine Linglart, écologue sur le projet

Le travail d’écologues a permis d’intégrer la biodiversité dès la conception du projet de la Corniche des Forts. Tout au long des études, nous avons eu pour mission de préserver la richesse écologique du site et définir toutes les mesures nécessaires à cet objectif essentiel.

L’écologie au cœur du projet

EXIGENCE

ENVIRONNEMENTALE FORTE

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Un dialogue régulier

avec les associations environnementales locales

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Des écologues

mobilisés à chaque phase du projet

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Des acteurs locaux

sensibilisés à la question environnementale pour le choix des équipements et la gestion du site

PRÉSERVATION

ET VALORISATION DES ESPACES NATURELS EXISTANTS

AUJOURD’HUI

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Un site en friche

fermé au public qui présente des risques d’effondrement

DEMAIN

20

hectares sanctuarisés

et non accessibles

4,5

hectares ouverts au public

et respectueux de la biodiversité

Des aménagements qui seront limités

aux pourtours du bois naturel existant, préservé et non ouvert au public

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AMÉNAGEMENTS

EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITÉ

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Créer une diversité

de milieux favorables à la biodiversité (bois, prairies, etc.)

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Combiner loisirs et sensibilation

à l’importance de préserver la biodiversité

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Favoriser l'observation

de la nature

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Planter 12 hectares

de nouveaux boisements dans les forêts de la région Île-de-France

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Drainer les eaux pluviales

en créant des noues paysagères

Les ambitions du projet

Un peu d’histoire

La Corniche des Forts n’a pas toujours été une forêt. Au début du siècle, c’était une importante carrière de gypse. Laissée à l’abandon dans les années 1960, le site est devenu une friche instable dangereuse. En effet, l’exploitation des carrières a laissé place à de grandes cavernes souterraines, vides et irrégulières. Le sol au-dessus de ces cavernes présente encore aujourd’hui une forte instabilité et peut s’effondrer à tout moment, en raison de la fragilité du sous-sol. La forêt de la Corniche des Forts a donc été entièrement fermée au public pour des raisons évidentes de sécurité liées au risque d’effondrement.

Isolée de l’activité humaine, ce site a vu une végétation sauvage s’y développer et s’est peu à peu transformée en forêt luxuriante où sont apparues des espaces végétales et animales diverses et variées. Unique en son genre, cette forêt constitue maintenant une curiosité écologique qu’il est important de préserver, de valoriser et de partager.

Un besoin en espaces verts accessibles pour la Seine-Saint-Denis

C’est bien dans un objectif de partage et de préservation qu’un projet d’aménagement raisonné de ce site s’est développé.

L’aménagement de la Corniche des Forts s’intègre en effet dans une logique visant à doter l’Est parisien, et en particulier le territoire d’Est Ensemble, d’un poumon vert dans une zone particulièrement carencée dans ce domaine. Ce territoire offre actuellement environ 6 m² d’espaces verts accessibles au public par habitant contre 15,6 m² par habitant pour la Métropole du Grand Paris. Il existe donc un besoin réel des habitants de cette partie de la Seine-Saint-Denis en espaces verts publics, dans un objectif d’égalité des habitants d’Île-de-France poursuivi par le Conseil régional.

Au regard de cet objectif, le parc de la Corniche des Forts constitue une opportunité exceptionnelle grâce à deux atouts majeurs :

  • l’étendue de la surface non bâtie et boisée, très importante pour la première couronne francilienne, qui permet à la fois d’en ouvrir une partie au public et de laisser inaccessible la grande majorité de l’espace naturel spontané ;
  • la proximité immédiate avec des quartiers d’habitat (le cœur de ville Romainvillois au sud, les immeubles d’habitations au sud-est et les zones pavillonnaires au nord), garantissant ainsi un lien étroit entre quartier urbain et nature préservée.

Un projet plus respectueux de l’environnement

L'ANCIEN PROJET

4,5

hectares ouverts au public

6

hectares défrichés

3

hectares de bois sanctuarisés

Mesures compensatoires

prévues mais non détaillées

LE NOUVEAU PROJET

8

hectares dont 4,5 ouverts au public

4

hectares défrichés

20

hectares de bois sanctuarisés

4000

arbres replantés

De nouvelles mesures de protection

de la faune et de la flore

Projet à taille humaine

avec des activités accessibles à tous

Valoriser les espaces verts en les connectant

La promenade écologique de la Corniche des Forts vient s’inscrire dans un projet plus vaste et plus ambitieux à l’échelle de l’Île de France : celui du parc des Hauteurs. Ce parcours vert viendrait relier entre eux des sites remarquables formant un système écologique et urbain valorisé aux yeux des franciliens et permettant de rendre plus attractif le territoire du nord-est parisien dans le cadre du tourisme régional. La partie aménagée de la Corniche des Forts, en lisière de la forêt, deviendrait alors une étape d’un parcours plus grand, notamment mise en valeur par la création de pistes cyclables de qualité.

Le projet en détails

De nouvelles activités pour les habitants

Le programme de la Corniche des Forts repose sur la réappropriation par les habitants d’espaces verts longtemps fermés au public. Les nouvelles activités proposées sur le site doivent être attractives et liées à l’histoire du site.

À ce stade, la nature exacte des activités reste à définir avec les acteurs locaux et les Villes de Romainville, Pantin, Les Lilas et Noisy-le-Sec. Cependant, des pistes sont déjà identifiées en fonction de l’espace disponible :

Des aménagements attractifs et une nature respectée

Le projet de promenade écologique de la Corniche des Forts est amenée à se développer en harmonie avec le bois naturel existant central.
Les aménagements et les équipements de loisirs s’inscriront uniquement en limite du bois et feront le lien avec les quartiers urbains environnants.
Le cœur du boisement, là où la majorité des espèces protégées a été localisée lors des expertises écologiques menées depuis 2001, ne sera pas touché.
Étendu sur 20 hectares et actuellement à un stade jeune de développement, il restera fermé au public. Il pourra ainsi se développer et devenir un boisement mature spontané.

Carte du projet

La plaine de loisirs

La plaine de loisirs, qui proposera des équipements sportifs et des jeux pour enfants, intègrera des espaces favorisant la préservation de la biodiversité, comme la prairie champêtre pour les insectes et des murs en gabions appréciés des lézards des murailles.

La passerelle d'observation

La passerelle est conçue comme une immersion dans le bois naturel avec des postes d’observation et des panneaux pédagogiques. Elle permettra de faire le lien entre les différents espaces de l’île de loisirs, en limitant les emprises au sol.

La zone d'éco-pâturage

Ce lieu hybride sera légèrement aménagé mais fermé au public. Il a vocation à permettre le développement de nouvelles espèces végétales ainsi qu’à limiter l’expansion d’espèces invasives comme la Renouée du Japon, grâce à la mise en pâturage de moutons et autres animaux d’élevage. Il sera entouré d’un chemin d’observation.

Le bois naturel

Le bois central, actuellement à un stade jeune de développement et avec une majorité d’espèces non indigènes (comme de l’ailante, du robinier…) sera complètement fermé au public sur une surface de 20 hectares, afin de lui laisser le temps de devenir mature. Il constitue un véritable sanctuaire des espèces végétales et animales qui se sont développées depuis de nombreuses années.

Un suivi exigeant

Une opération contrôlée

Un cahier des charges exigeant élaboré par des écologues pour préparer et mettre en œuvre les différentes phases de travaux.

Un suivi écologique continu avant, pendant et après les travaux pour garantir la préservation des espèces végétales et animales.

Le phasage des travaux

Le premier objectif des interventions menées sur les 8 hectares de la Corniche des Forts que le projet prévoit d’aménager porte sur la sécurisation des lieux. Si l’on souhaite venir sur ce site, observer la nature et créer de nouvelles activités de loisirs, il est impératif de combler les carrières et stabiliser les sols.

La phase de sécurisation passe par 2 étapes :

Défricher sur 4,3 hectares de la zone aménagée
Cette étape est uniquement menée hors des périodes de nidification pour limiter l’impact sur l’écosystème. Les arbres à fort intérêt écologique ou servant d’habitat à la faune ont été soigneusement identifiés en amont et marqués pour qu’ils ne soient pas touchés. Environ 600 arbres sont concernés par cette étape. Durant cette phase, il sera également question de réduire l’emprise des espèces invasives, comme la Renouée du Japon, pour laisser prospérer d’autres espèces plus fragiles.

Combler les carrières pour stabiliser les sols
L’objectif de cette étape est de sécuriser le site qui sera ouvert au public et se prémunir du risque d’effondrement. Pour cela, des géogrilles seront posées en surface et un coulis spécifique sera injecté dans les vides des carrières du sous-sol. Ce coulis, composé d’un mélange de sable, de ciment et d’eau, sera perméable et garantira l’infiltration des eaux pluviales.

Une fois le site sécurisé, il est possible d’aménager l’ensemble de la zone prévue à cet effet (8 hectares) pour permettre l’arrivée des nouvelles activités prévues et à co-construire avec le territoire.

Il s’agira alors :

  • de réaliser une passerelle piétonne de plus de 120 mètres de long et des espaces d’observation de la nature
  • créer des espaces verts plantés d’arbres, d’arbustes, prairies, etc.
  • d’installer le mobilier (assises, agrès sportifs, jeux pour enfants)
  • de planter les prairies et les zones de pâturage
  • de viabiliser des plateformes en vue d’accueillir des équipements (notamment l’accrobranche)

Les mesures environnementales

Des mesures environnementales innovantes et adaptées aux caractéristiques du site sont mises en œuvre en amont et pendant toute la durée des travaux :

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Protéger la flore patrimoniale et préserver les arbres d’intérêt écologique.

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Implanter des habitats de substitution avant la phase de travaux afin de permettre à la faune de trouver de nouveaux refuges (gîtes à hérisson, gîtes à chiroptères, nichoirs pour les oiseaux, etc.).

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Limiter les travaux de défrichement hors des périodes de nidification pour préserver la faune locale.

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Protéger le sol lors des chargements et déchargements des camions et nettoyer de façon spécifique le matériel de chantier, pour éviter la propagation des espèces invasives comme la Renouée du Japon.

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Réutiliser les résidus de fauche de la Renouée du Japon dans le comblement des carrières.

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